
VIH : une patiente française en rémission, un nouvel espoir pour la guérison
Une patiente suivie à l’Hôpital Sainte-Marguerite de Marseille pourrait être le premier cas français – et le huitième dans le monde – de rémission complète du VIH après une allogreffe de moelle osseuse. Ce cas exceptionnel, présenté lors des congrès internationaux en 2024, suscite l’espoir dans la recherche contre le virus.
Une rémission observée après une greffe pour leucémie
Diagnostiquée séropositive en 1999, cette patiente d’une soixantaine d’années avait bénéficié d’un traitement antirétroviral qui, dès 2010, avait permis de rendre sa charge virale indétectable. Cependant, en 2020, elle développe une leucémie myéloïde aiguë, nécessitant une prise en charge lourde incluant une allogreffe de moelle osseuse réalisée à l’Institut Paoli-Calmettes.
L’élément clé de cette greffe réside dans le profil génétique particulier du donneur : celui-ci portait une mutation rare, Delta 32 sur le gène CCR5, qui empêche le VIH d’infecter les cellules. Cette mutation, observée chez un faible pourcentage de la population mondiale, a déjà été impliquée dans les rares cas de guérison fonctionnelle du VIH après greffe.
Des tests virologiques négatifs, une rémission confirmée
Après la transplantation, la patiente a poursuivi son traitement antirétroviral pendant près de trois ans, jusqu’en octobre 2023. Depuis, elle est suivie par une équipe de virologues du Laboratoire de la Timone, sous la direction du Pr Philippe Colson. Plusieurs analyses avancées, incluant des tests ultrasensibles de charge virale et une recherche d’ADN pro-viral, ont confirmé l'absence de traces du virus dans son organisme.
L’arrêt du traitement a donc été décidé, et aucune résurgence du VIH n’a été observée à ce jour. Son taux de lymphocytes T CD4+, cellules immunitaires ciblées par le virus, est même remonté à 1289/mm³, contre 250/mm³ avant la greffe.
Une avancée majeure mais une thérapie non généralisable
Si ce cas constitue une avancée scientifique majeure, la stratégie de l’allogreffe reste une approche limitée. Elle implique un protocole extrêmement lourd, combinant chimiothérapie intensive, radiothérapie et hospitalisation en chambre stérile, uniquement justifiable en cas de cancer du sang.
Toutefois, ces cas de rémission offrent des perspectives précieuses pour la recherche. En comprenant mieux les mécanismes permettant l’élimination du VIH, les scientifiques espèrent développer des stratégies alternatives moins invasives, pouvant être appliquées à un plus grand nombre de patients.
Une recherche en pleine évolution
Les travaux sur le gène CCR5 et l’éradication des réservoirs viraux se poursuivent activement, notamment à travers les thérapies géniques et immunothérapies expérimentales. Si la guérison totale du VIH reste un défi, ces résultats renforcent l’idée qu’elle est scientifiquement possible.
Ce huitième cas mondial de rémission après greffe confirme que des solutions existent et que l’éradication du VIH, autrefois inimaginable, pourrait devenir une réalité dans un avenir proche.
SOURCE
https://www.biologiste365.fr/expertises/cas-cliniques/vih-un-8eme-cas-de-guerison-apres-allogreffe
NOTE
Cet article, destiné au grand public et rédigé par un rédacteur scientifique, reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à sa date de mise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc. Il n'a pas vocation à se substituer aux recommandations et préconisations de votre médecin ou de votre pharmacien.